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Les Templiers à Luz et Gavarnie

L'église dite "des Templiers" de Luz-Saint-Sauveur, dans les Hautes-Pyrénées, est un édifice de la première moitié du 13ème s. qui passa aux Hospitaliers vers 1350. Propriété de la commune, elle a été classé Monument Historique en 1840.

La question de la présence des Templiers dans cette région a fait et continue à faire encore couler beaucoup d'encre. Si la tradition la rattache aux chevaliers du Temple, aucun document vérifiable ne vient corroborer cette hypothèse.

Carte postale de l'église de Luz

Le regard des contemporains

Templières ou hospitalières ? L'origine des deux commanderies pyrénéennes ne manque pas de diviser les historiens. Peut-être les deux ordres étaient-ils présents à Luz-Saint-Sauveur, où l'on cite l'établissement des Hospitaliers au 12ème siècle. La très belle église Saint-André, dite "des Templiers", date du 12ème siècle et fut fortifiée au 14ème siècle. (…) Gavarnie aurait été rattachée (tout comme Luz) à la commanderie templière de Boudrac, en Haute-Garonne. Ses habitants sont encore surnommés les "Templiers de Gavarnie" et dans l'église, une vitrine présente de légendaires "crânes de Templiers". On cite pourtant des précepteurs hospitaliers dès 1150. La présence des Templiers est attestée dans la vallée d'Aure à Arreau, plaque tournante sur la route de Compostelle, et à Jézeau où subsiste l'église romane qui leur appartenait, au pied du sommet du Templa (Temple ?)

J-L. Aubarbier et M. Binet
Les sites templiers de France
Ed. Ouest-France, 1995



L'attribution aux Templiers de cette curieuse église paraît bien être, ncore une fois, le pur fruit de l'imagination. Et pourtant, Eugène Cordier, correspondant de la société Ramond, publiait en 1868 dans le bulletin de cette association culturelle une note qui ne manque pas d'intérêt. (suit un extrait d'une lettre de M. Couffite, notaire à Luz, qui déclare avoir découvert des documents dans ses archives) "(…) C'est la copie, certifiée conforme, en 1620, par Noguès, notaire, d'un acte de 1230, émané des Templiers qui occupaient la vallée. Vous savez que la tradition attribue à cet Ordre la construction d'une partie de nos églises et surtout celle de Luz, qui remonte à 1220 ; mais jusqu'ici on était obligé de s'en rapporter à la tradition. Ce qu'il y a de plsu curieux dans ce document écrit en latin, c'est d'y trouver que les Frères de la milice de la maison du Temple (sic) font des concessions de terres comme s'ils étaient les souverains du pays (…)"

Alain Lameyre
Guide de la France templière
Tchou, 1975



Les crânes (explique le colonel Druègne dans la Revue du Comminges, 1952) autrefois disposés sur une poutre de la nef furent installés dans une armoire vitrée dont le fossoyeur de Gavarnie assurait l'entretien. "Quoan soun trop bieil qué lés cambian", répétait à qui voulait l'entendre le brave homme : "Quand elles sont trop vieilles, on les change…" La véritable raison de cet innocent subterfuge provient sans doute de l'existence d'une autre légende concurrente. La chapelle templière de Valcabrère, en Haute-Garonne, se vantait de compter parmi ses "hôtes" le spectre d'un commandeur qui, à certaine date, dialoguait mystérieusement avec l'un des Templiers de Gavarnie !

Alain Lameyre
Guide de la France templière
Tchou, 1975

Luz est-il vraiment templier ?

C'est une erreur d'attribuer la fondation de cet édifice aux Templiers. Les religieux de cette corporation guerrière n'entrèrent dans le diocèse de Tarbes qu'un demi siècle plus tard. M. A. du Bourg, en son histoire du Grand Prieuré de Toulouse, p. 369, rapporte que le comte Pierre de Bigorre, ayant à ses côtés la princesse Beatrix, sa femme, Centulle, son fils, et ses principaux chevaliers, réunis à la grande salle du château de Lourdes, en présence d'une nombreuse et brillante assemblée, fit don à Pierre de Rosière, maître du Temple en Provence, et à Arnaud de Villeneuve, chevalier du même ordre, de sa ville et de son fief de Bordères, en franc alleu, le 7 des Ides de février de l'année 1148. A la p. 376, l'auteur énumère les anciennes dépendances du Temple de Bordères ; savoir : Pintac, Gajen, Ossun, Tachoires, Guchen, avec la chapelle de N-D. de Boissel dans la vallée d'Aure, Aureilhan, Campau, Bagnères, Peyriguière, Perroton, Bazillac, La Fitolle, Mengol, Marquerie, Sayaux, Maubourguet, Preychac, Castelnau-de-Rivière-Basse, Geys et Bouchets. La ville de Luz n'est point désignée et les habitants ne peuvent citer aucun indice de la présence des Templiers dans ses murs.

abbé P.L. Laplace
Notice sur l'église Saint-André de Luz-en-Barèges
Eudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne
Pau, 1899

Vérité ou légende ?

Une église seule se fait remarquer dans Luz, non par sa beauté, mais par sa singularité. D'un style bizarre, elle est plus extraordinaire encore par l'enceinte des murs qui l'enveloppe. Hérissée de crénaux, image de la guerre, on voit peu de contrastes aussi frappants avec le séjour d'un Dieu de paix et de bonté que celui que nous offrent ces gothiques murailles. Mais le mot de cette énigme m'a été donné lorsque j'ai su que cette église a appartenu aux Templiers. Vous connaissez ces infortunés religieux qui, à la fois soldats et prêtres, moines et chevaliers, scellèrent d'abord de leur sang, dans les plaines de l'Idumée et sur les remparts de Jérusalem, leur foi sainte et leur amour pour la gloire de la France ; mais qui ensuite, enrichis des dons de la piété et du butin de la victoire, excitèrent l'envie et la jalousie, et finirent sous Philippe-le-Bel une vie illustrée par les vertus des héros, et que couronna la palme des martyrs. En vérité, il est, ma cousine, des souvenirs du moyen-âge qui surpassent même ceux de l'antiquité : tels sont les souvenirs que rappellent les Templiers, et qui inspirent un intérêt aussi vif que leurs lâches bourreaux inspirent d'horreur et de mépris. (Lettre III)

En entrant dans la vallée de Gavarnie, je poursuis ma route, devenue aussi facile, aussi unie qu'elle était pénible auparavant. Je parviens à son village, qui est peu digne d'attention par lui-même ; mais comme il me semble que rien ne doive être indifférent dans ces montagnes, son église rappelle, comme celle de Luz, des objets aussi tristes qu'offrent ceux des éboulements du chaos. On montre dans ce temple aux yeux du voyageur, après huit siècles qu'elles ont été séparées des corps auxquels elles tenaient, douze têtes des héroïques et malheureux Templiers qui furent, d'après une ancienne tradition, décapités dans ces lieux mêmes, qui jadis leur appartenaient. (Note : cette tradition historique, généralement répandue dans les Pyrénées, a été adoptée par plusieurs écrivains, parmi lesquels M. Ramond. D'autres la traitent de fable. Cependant il est constant que plusieurs Templiers ont été décapités dans ce lieu. Il y a donc des probabilités pour croire à) cette antique tradition.) (Lettre XII)

Comte Orloff, sénateur de Russie
Voyage dans une partie de la France ou Lettres descriptives et historiques adressées à Mme la Comtesse Sophie de Strogonoff
L'Ordre du Temple à Luz et à Gavarnie
Paris, 1824

"Le Temple est détruit !"

"On montre respectueusement à Gavarnie six ou sept têtes qu'on prétend être celles des Templiers martyrisés, et l'on raconte que chaque année, la nuit de l'abolition de l'Ordre, une figure armée de toutes pièces et portant le manteau blanc à la croix rouge apparaît dans le cimetière, et crie trois fois : "Qui défendra le Saint-Temple ?" Alors les sept têtes se réveillent et par trois fois répondent : "Personne, personne, le Temple est détruit !"

Henri Martin
cité par Alain Lameyre
Guide de la France templière
Tchou, 1975

L'église de Luz vue par un archéologue du 19ème siècle

Luz n'est point une basilique circulaire, quoiqu'église du Temple ; il est vrai que l'édifice actuel est une reconstruction caractérisée par son appareil en cailloux roulés, rangés comme ils le sont aujourd'hui dans les constructions actuelles des Pyrénées.

De l'œuvre et peut-être du plan primitif, il ne reste que le portail au haut duquel est le tympan dont j'ai parlé, et un petit monument avec tombeau et inscription tumulaire placé à gauche de la petite porte d'entrée.
On dit que ce tombeau servait autrefois de bénitier aux Templiers ; mais cette tradition ne serait-elle pas plutôt un vestige des imputations faites aux religieux de cet ordre ? On leur reprochait les crimes les plus atroces ; prendre de l'eau bénite dans une tombe rentre dans le goût des accusations devant lesquelles ils succombèrent.
Voici l'inscription qui atteste que cette tombe avait renfermé une jeune fille morte en 1236 ; elle est en idiome du pays. Le 1er mot semble pour quiescit…
Filla de Naro…barsio. vos (pour vocata) Madalina, etc.
La tombe a environ 2 pieds et 1/2 de longueur.

Le bénitier des Templiers der Luz

Le portail de l'église de Luz se compose d'une archivolte avec 5 voussures en retrait, reposant sur les pieds droits du mur, sauf la troisième qui s'appuye sur une colonnette ayant un chapiteau et pas de base.
La 1ère voussure est ornée d'un feuillage ; la 2ème a des tores en billettes sur trois rangs ; la 3ème un tore ; sur la 4ème et la 5ème, la pierre est nue, mais le monogramme du Christ est sculpté au milieu de cette dernière.
Les chapiteaux des deux colonnettes du portail semblent offrir un sujet emblématique, et leur faire paraît d'une autre époque que le tympan. Un cordon en feuillage, de même dessin que celui qui est sur la 1ère voussure, sépare l'archivolte de ses appuis.
Le mur latéral de ce portail contient aussi une inscription qui y est incrustée. Elle indique l'année mille trois cent quarante.
L'église actuelle est une croix latine, à abside semi-circulaire avec 2 chapelles pour transept. Le chœur est au bas de la nef. A droite, règne un collatéral presqu'aussi grand que l'église, avec laquelle il n'a de communication que par une petite porte de service. Cette chapelle, dans laquelle on trouve quelques bonnes sculptures sur bois du XVIème siècle, a son clocher orienté sud-nord, tandis que le clocher de l'église est ouvert est-ouest ; celui de la chapelle n'ayant que quatre assises à son fronton paraît antérieur à celui de l'église qui en a un plus grand nombre, et se trouve ainsi plus rapprochée du genre actuellement en usage.
La porte principale, placée au bas de la croix, est latérale et regarde le nord ; du même côté, et dans le bras de la croix, s'ouvre une petite porte, à gauche de laquelle est une inscription tumulaire placée sur le prétendu bénitier des Templiers ; cette porte est précédée d'un porche étroit et voûté, donnant dans une tour quadrilatère et crénelée, qui est l'unique entrée pour arriver à l'église. A cette tour aboutissent de chaque côté les murs crénelés, percés de meurtrières et jadis flanqués de tours, d'un polygone irrégulier à 14 côtés, qui sert d'enceinte à l'édifice. La ligne qui se prolonge de la tour carrée au clocher de la chapelle, traversant à angle droit la ligne de la nef, semble figurer une croix inscrite dans l'ellipse d'un vesica piscis (le signe des Poissons), ainsi qu'on la voit derrière la tête du Christ au tympan du portail.
Les deux chapelles latérales et l'abside sont plus récentes que la nef, à en juger par l'ogive surbaissée à 4 nervures en croix terminées en cul-de-lampe, qui se voit à la voûte.
Le mur de l'abside est en retrait sur l'épaisseur de celui de la nef, ce qui produit une saillie qui semble, au premier abord, être un contrefort.

Plan de l'église de Luz

Les modillons de la corniche offrent des sujets divers, un oiseau, une main levée, des enroulements, etc. Immédiatement au-dessous, le mur de l'église, dans toute sa longueur, est percé à son sommet d'ouvertures larges et carrées, à linteau brisé formé de deux tables de schiste reposant sur des pieds droits en pierre de taille. Ces ouvertures très rapprochées (8 sur l'abside) se prolongeant le long des combles, servaient dans les temps de guerre à la défense de l'église, et ce même système se retrouve dans les environs de Luz, à Pierrefitte, à Solon.

Enceinte de l'église de Luz

A Solon, il en existe même sur l'épaisseur du mur isolé du beffroi. Au moyen d'un exhaussement par encorbellement dans le genre de la plate-forme des tours, on a pu y ajouter une sorte de hune longue et étroite qui pouvait servir de donjon à la troupe renfermée dans l'église ; ce mode est plus rare, je crois, et il est d'un aspect étrange et pittoresque.
A la voûte du passage étroit qui conduit à la petite porte de l'église de Luz on remarque une fresque : c'est le Père éternel, couronné, une main levée, de l'autre tenant un globe surmonté d'une couronne ; puis les quatre animaux symboliques : en bas le lion, et sur une bande étroite Sant Marc ; l'autre côté manque ; le taureau, Sant Luc, et l'aigle San… Jean.
Sur le mur est un autre sujet : J-C. et deux anges sonnant de la trompette, avec cette légende : SVRGYTE MORTVY : BENYTE AD IVd YJI VM (sic).
Ces peintures et la lettre de la légende paraissent du XVème siècle ; peut-être ont-elles été refaites à cette époque ; au même temps appartiennent aussi, je pense, les vestiges polychromes qu'offrent les voussures du portail ; il est difficile de reconnaître les formes de ce que l'on a représenté : l'image de la Vierge, cependant, se voit en regard du monogramme du Christ.

Vicomte de Gourgues
Notice sur trois églises du Lavedan, Lau, Luz et St-Savin
Société Française d'Archéologie.
Bulletin Monumental 1844

A Luz, chez les Templiers

D'ici on domine suffisamment pour n'en pas perdre un coin, la vallée de Luz, où nous sommes arrivés en une heure de grand trot le long du gave de Barèges, au fond d'une gorge moins escarpée, mais plus profonde que celle de St-Savin. La petite ville de Luz étale sous nos yeux ses maisons irrégulières qui entourent l'église la plus curieuse que j'aie vue de ma vie. C'est la vieille église des Templiers ; elle a fidèlement gardé son aspect d'il y a cinq siècles, à l'époque où les montagnards voyaient flotter derrière son enceinte crénelée le manteau blanc croisé de rouge et reluire la grande épée du saint chevalier de garde. C'est, en effet, une forteresse en même temps qu'une église, et pour arriver au sanctuaire, il faut d'abord franchir, sous une herse défendue par une porte fortifiée, un rempart hérissé de créneaux ; l'église elle–même est surmontée d'un donjon non moins crénelé et criblé de meurtrières. Rien de plus réjouissant pour les yeux d'un antiquaire ; rien de plus instructif pour ceux d'un philosophe…

Etienne Durand (H. Verly)
De Flandre en Navarre : notes d'un Bourgeois de Lille
Lille, 1875

Méditation sur le château de Luz

La jolie ville de Luz occupe la partie la plus profonde du vallon. L'église s'élève comme une forteresse au-dessus de toutes les habitations qu'elle protège en effet. Les villages assis sur le talus de la montagne ou dans les terres inférieures de la vallée, montrent çà et là leurs groupes de clochers. Un clocher anime et embellit singulièrement un paysage ; il marie, pour ainsi dire, le sol avec les nuées. Au milieu de toutes ces beautés de la nature matérielle, il jette une pensée de spiritualisme ; ôtez le clocher, vous privez le paysage de ce qui fait son charme principal ; c'est comme si la foi se retirait d'une belle âme. Là-bas, sur ce monticule, gisent tristement les ruines du noir château de Sainte-Marie. On serait tenté d'y voir l'image d'un grand malheur au sein d'une vie heureuse ; mais l'analogie ne serait pas exacte ; car une vie cesse d'être heureuse quand un désastre est venu la troubler, au lieu que la vallée de Luz, nonobstant le sombre aspect du château ruiné, n'en est ni moins belle, ni moins riante ; j'aime mieux, dans ces eaux azurées qui sillonnent le vallon en le fécondant, voir une affection douce et forte qui anime et vivifie l'existence. Et pour continuer l'analogie, ce lit deséché, cette traînée blanche et aride qui traverse tristement la plaine de verdure, n'est-ce point le passage du torrent qui a laissé dans une âme passionnée la trace profonde de ses fureurs ? Tant que durait l'agitation, tant que les flots coulaient, on ne remarquait point le ravage qu'ils avaient causé ; mais une fois que l'onde turbulente s'est retirée, alors la désolation a été mise à nu.

anonyme
De la Loire aux Pyrénées : lettres suivies de quelques fragments
Lille, 1840

Un "ermitage" templier à Luz ?

Rien ne me plaît comme cette ville de Luz bâtie à l'entrée des deux vallées de Barèges et de Gavarnie. Combien de fois n'ai-je pas visité son église dont les créneaux, les remparts et les tours semblent ne devoir point appartenir au temple de la prière ! J'ai vu avec douleur cette porte spécialement consacrée à l'entrée des malheureux cagots : elle est murée, c'est un pas de fait dans le chemin de la raison ; j'ai vu ces inscriptions gothiques et ces signes qui prouvent la présence des Templiers dans ces lieux ; je suis monté sur ce rocher de Sainte-Marie d'où les Anglais dictaient des lois à nos paisibles vallées : ce ne sont plus que des ruines ; le souvenir de la domination étrangère reste encore attaché à ces vieilles tours. Devant Luz, descend des hauteurs du Lithouèse le tonnerre des avalanches ; mais respectant cet asile de bergers et d'agriculteurs, sa fureur vient s'éteindre au pied de la montagne qui l'a vomi. La nature a semblé dire à ce fléau destructeur : tu ne passeras point l'eau du fleuve qui arrose la vallée.
Sur un monticule opposé au château de Sainte-Marie, on voit aussi les ruines d'une église qu'on nomme l'Ermitage. C'était antérieurement un couvent dont la construction est attribuée aux Templiers.

J.B. J***
Guide du voyageur aux bains de Bagnères, Barèges, St-Sauveur et Cauteretz
Paris, Lerouge, 1819

Souvenirs d'une Anglaise du 19ème siècle

But as they yet remained an hour or two of daylight, I employed the interval in visiting the ruins of the old feudal castle of St. Marie, and in sketching the church built by the Templars which resembles a fortalice, rether than a place of worship. I examined the building carefully, but could not satisfy myself that I had really discovered the walled-up entrance, by which alone, it is said, the wretched cagots were formerly permitted to enter the church.
Comme il restait encore une heure ou deux de jour, j'employai ce temps à visiter les ruines du vieux château fodal de Sainte-Marie et à faire un croquis de l'église construite par les Templiers et qui ressemble davantage à une forteresse qu'à un lieu de culte. J'ai scruté soigneusement le bâtiment mais je n'ai pas réussi à trouver l'entrée maçonnée par laquelle les malheureux cagots étaient obligés de passer pour entrer.

Before we again entered the village of Gavarnie we stopped at the little old church to inspect the sculls called "les crânes des douze Templiers" who are said to have been behended by order of Philippe-le-Bel. Whether true or false, they are the only antiquities here - the church being comparatively modern.
Avant de pénétrer de nouveau dans le village de Gavarnie, nous nous arrêtâmes à la petite chapelle ancienne pour examiner les têtes de mort qu'on appelle"les crânes des douze Templiers" dont on raconte qu'ils ont été décapités sur ordre de Philippe le Bel. Vrai ou faux, ce sont les seules antiquités du lieu, l'église étant, par comparaison, moderne.

Louisa Stuart Costello
Bearn and the Pyrenees : a legendary tour to the country of Henri Quatre
Londres, 1844

Le "chaos primitif"

De Luz à Gavarnie, c'est le chaos primitif, c'est l'enfer. Le torrent, c'est le rauco suon della tartarea tromba. […] Une muraille de glaces, de neiges, de rochers incommensurables entourant un cirque où l'on est mouillé par la chute de cascades de douze cent toises perpendiculaires. Des ponts de neige sur lesquels passent des caravanes de pâtres et de troupeaux ! Que sais-je ? On ne voit pas bien, on ne peut pas regarder assez. Il y a trop d'étonnement. On ne pense pas même au danger.

George Sand
Histoire de ma vie
Paris, 1879

Liens

Une église templière ?
http://www.lestoys.com/decouverte/templiers-frame.html
http://etsardey.chez-alice.fr/pages/eglise_des_templiers_…
http://www.templiers.net/departements/index.php?page=65#

église de Luz
http://perso.orange.fr/ecole.de.luz/eglise.saint.andre/sommaire.htm

très belle série de photos de l'église et du site de Luz dans la base Mémoire
http://www.inventaire.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/b…

voir aussi, dans Gallica : Le Magasin Pittoresque, 1852.
http://gallica.bnf.fr/