Mesly (Valenton)

Si l’ancienne commanderie de l’Hôpital se trouve aujourd’hui sur la commune de Valenton, elle touchait autrefois aux territoires de Valenton, de Limeil et de Villeneuve-Saint-Georges, et plus exactement au hameau de Mesly aujourd’hui disparu, écrasé sous le carrefour Pompadour.

Le Chemin de l’Hospital conduisait de la commanderie au centre de Villeneuve-Saint-Georges. C’est actuellement, sur Valenton, la D 102 (avenue Julien Duranton) jusqu’au rond-point de l’avenue W. Churchill ; puis, sur Villeneuve, après une brève solution de continuité, l’avenue Anatole France puis la rue François Martin, la rue Pasteur, la rue Henri Janin, pour aboutir au centre ville. Ce Chemin était, comme aujourd’hui, quasiment parallèle à l’actuelle RN 6 qu’on appelait jadis le Grand Chemin de Paris à Genève.

Du côté de Paris, la commanderie se trouvait en lien direct avec le passage d’eau qui correspond aujourd’hui au pont de Choisy. Vers le sud-ouest, elle constituait une étape vers les commanderies de Ris, d’Orangis et de Corbeil, et toutes les maisons que les Ordres ont possédées sur les routes de Chartres et d’Orléans. Vers l’est, elle était en relation avec les maisons de Sucy, de Noisy-le-Grand, de Santeny, de Pontaut-Combault, dans la direction de Meaux et Provins.

Jusque récemment, l’Hôpital côtoyait une autre propriété, la Ferme de la Tour, vestiges toutes deux d’anciens domaines, la Commanderie et le Château de la Tour, ce dernier ayant totalement disparu. La Ferme de l’Hôpital a eu plus de chance : elle a réchappé, de très peu, à la fois à la gare de triage, à la ligne de TGV, et à l’implantation de l’énorme station d’épuration qui la frôle. Le quartier mérite bien son nom actuel de Zone d’Activités des Prés de l’Hôpital. Tout un quartier d’immeubles vient d’être construit à proximité.

On ne saurait mieux présenter l’édifice qu’en reprenant le dossier des Monuments Historiques : « Ferme dite Ferme de l’Hôpital, qui appartenait à l’Ordre de Malte et qui accueillait pèlerins et croisés ; elle possédait une chapelle datant du milieu du 13ème s. et qui n’existe plus ; le corps de logis date du 17ème s. et possède des caves voûtées de qualité ; il s’élevait entre cour et jardin, ce dernier a disparu, les bâtiments agricoles ont été détruits ou dénaturés ; un puits et un abreuvoir sont encore visibles de nos jours ; la Ferme de l’Hôpital est aujourd’hui intégrée dans la station d’épuration des eaux de Valenton ». Lorsqu’on contourne l’édifice, on aperçoit aujourd’hui encore, par une fenêtre du sous-sol, les croisées d’ogive de la cave.

Au Moyen Age, la commanderie s’appelait Mésy (ou Maisy). On trouve en 1319 la mention d’un passage du roi « in domo hospitalis de Mesiaco », à la maison de l’Hôpital de Mésy, mais c’est déjà le début de l’époque post-templière, de sorte qu’il est sur cette base délicat de trancher sur le fait de l’origine templière ou hospitalière de la maison. L’abbé Lebeuf a cru bon d’affirmer qu’elle avait été fondée par Jean de Tour, le trésorier de l’Ordre, dont le nom serait resté à la ferme voisine, le château de la Tour, lequel aurait fait partie du domaine. Il est bon de rappeler que ce nom de Tour est accolé au prénom du trésorier du Temple parce qu’il était originaire de Tour, qui est l’ancien nom de Saint-Prix dans le Val d’Oise. Saint-Prix et Valenton sont diamétralement opposés. En l’absence de documents prouvant que la famille de Saint-Prix possédait des biens à Valenton, l’assertion manque de preuves et n’a d’ailleurs pas manqué d’être combattue.

Les archives de Malte nous apprennent que la « maison de l’Hôpital de Mési » existait déjà en 1198. Les graphies dès lors vont souvent varier, (Mési, Meisy, Moisi, Mesiaco, Malliaco… Mesly). Au 13ème s. le domaine va s’agrandir peu à peu au fil des donations. Au 17ème s., il comprenait encore sa chapelle sous le patronage de Saint Jean. Il ne reste plus aujourd’hui que deux longs bâtiments en L : le corps de logis, en face de l’entrée, et une rangée d’anciens bâtiments. L’ensemble a été totalement rénové. Un parking a remplacé la cour, noyant sous le goudron le puits, le poulailler et la chapelle. La rangée de bâtiments qui se trouvait à gauche de l’entrée a été démolie. De l’ancienne commanderie, il ne reste qu’un puits et un abreuvoir ainsi que cette cave voûtée qu’on peut apercevoir en contournant le bâtiment.

Propriété de la commune de Valenton, le domaine en abrite à présent les services techniques.