Santeny

Dans la première moitié du 12ème s., soit très tôt après la fondation de l’Ordre, un certain Pierre Maréchal de Santeny donne ses biens aux Templiers. Au 13ème s., ils reçoivent de cette même famille des dîmes, des terres et des bois. En 1292, ils acquièrent les fiefs tenus par le chevalier Guillaume Bataille à Santeny ainsi que son château de La Motte, ceint de fossés avec jardin et dépendances, et les terres et droits afférents. Peu à peu, ils constituent un vaste domaine assorti de revenus divers et de droits féodaux qui leur vaut d’être qualifiés de seigneurs de Santeny. Les Hospitaliers qui héritèrent des biens du Temple après la condamnation de l’Ordre continuèrent à exploiter le domaine jusqu’au 18ème s.

On sait que le manoir de la commanderie, le château de la Motte, possédait un pont-levis sur le chemin de Villecresne (aujourd’hui rue de la Libération), des fossés, des tours, un colombier. C’est donc celui qu’on voit encore sur le plan de 1712, avec ses fossés qui lui faisaient une enceinte presque triangulaire. Vingt ans après, il était démoli et aussitôt reconstruit. Lorsqu’on compare le plan de 1712 et le plan d’intendance, on constate que l’ancien château se trouvait à l’ouest de la rue de la Libération, qu’il a totalement disparu et que seul le chemin du pont-levis en a été épargné. Le nouveau château a été construit de l’autre côté, le long de la rue de la Fontaine, ainsi qu’on le voit encore aujourd’hui.

La chronologie des plans montre bien que l’ancien château, nettement visible sur le plan de 1712, n’existe plus qu’à l’état résiduel quelques décennies plus tard, sur le plan d’intendance. On observe un détail curieux sur le plan cadastral de 1811 : ce rectangle dont le pourtour est agrémenté de petites barres perpendiculaires. C’est ainsi que sur ces plans on indique les églises. La commanderie aurait-elle possédé sa chapelle ? Le fait qu’elle n’ait pas été indiquée sur les plans antérieurs n’est pas forcément significatif. Ce qu’il importait de délimiter, c’étaient les terres et les biens d’une façon générale. L’usage était administratif et plus précisément fiscal, jamais descriptif.

Le domaine qu’on appelle aujourd’hui, à tort, La Commanderie, consiste en un grand parc privé sur le Réveillon et contient l’étang de l’ancienne commanderie. Il fait le coin de la rue de la Libération et la rue de la Fontaine.